République Tunisienne Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Mercredi 24 Avril 2024

Présentation

BOURATBINE AIDAChef de Structure de recherche


Positionnement scientifique et problématiques de recherche-développement

Contextes épidémiologique et scientifique

En ce début de XXIeme siècle, malgré les progrès apportés depuis 100 ans par la vaccination et les antibiotiques, les infections n’ont pas quitté l’actualité médicale.
Les maladies infectieuses et parasitaires sont la 2ème cause de mortalité dans le monde (environ 26% de la mortalité globale, soit 17 millions de décès par an), mais elles frappent inégalement les pays selon leur localisation géographique et leur niveau de développement. Dans les pays d’Afrique du Nord et en particulier en Tunisie, de nombreuses maladies infectieuses ont été éliminées mais restent à risque de réémergence en particulier le paludisme dont les derniers cas autochtones remontent à 1979; D’autres maladies telles que les leishmanioses cutanées (LC) ont vu leur incidence augmenter dans le temps et leur répartition se propager dans l’espace devenant des problèmes majeurs de santé publique. La prise en charge de ces affections reste de surcroit compliquée en l’absence de vaccination et de thérapeutiques simples et efficaces. Des maladies infectieuses négligées, telles que la leishmaniose viscérale (LV) et de la toxoplasmose congénitale persistent, malgré une amélioration du niveau de vie et de la couverture sanitaire. Ces affections pédiatriques sont graves et mettent en jeu le pronostic vital dans un contexte de multirésistance aux anti-infectieux. Enfin le portage de protozoaires intestinaux reste un phénomène fréquent dont la morbidité et l’impact sur la santé est peu évalué.
Les progrès actuels de la science ont révélé toute la diversité du monde microbien et l’ampleur du risque infectieux. En effet, l’étude débutante du metagenome (ensemble des gènes d’une niche écologique donnée) renvoie à un univers pratiquement inconnu et d’une complexité considérable. Chez les insectes, la nature du microbiote intestinal est actuellement retenue comme un élément important dans le phénomène de spéciation. La présence de certains endo-symbiotes serait également un facteur significatif dans la capacité de l’insecte à transmettre des maladies. Les communautés microbiennes constituant le microbiote humain semblent influencer profondément physiologie, nutrition, immunité et développement. Les perturbations du microbiote intestinal humain (dysbiose) sont actuellement reconnues comme étant associées à plusieurs pathologies chroniques qui ne sont habituellement pas considérées comme des maladies infectieuses. Dans ce contexte, la compréhension de la dynamique des communautés microbiennes (en particulier eucaryotiques) est actuellement parmi les challenges les plus importants de la recherche.
Chez l’homme, le microbiote humain exerce ses principales fonctions à l’interface des cellules de la peau et des muqueuses. L’établissement d’un écosystème stable est ainsi modelé durant les premières années de vie, car les populations microbiennes initiales façonnent l’équilibre des réponses pro et anti-inflammatoire du système immunitaire initialement immature. De ce fait, plus tard dans la vie de l’individu, les interactions avec des microbes transitoires ainsi que le ton inflammatoire qui y est associé dépendront du vécu de l’individu et de son environnement initial ayant façonné la richesse et la diversité de son microbiote actuel. Ces interactions dépendront également du background génétique de l’individu à l’origine de la réponse anti-infectieuse. En effet, pour lutter contre les agents infectieux, l’organisme dispose d’un système immunitaire complexe dont le polymorphisme génétique apparait aujourd’hui comme une variable fondamentale dans l’étude du déterminisme de certaines maladies multifactorielles entre autres celles associées à une dysbiose.

Les programmes de recherche

Dans ces contextes épidémiologique national et scientifique international, la recherche du LR « parasitoses médicales, biotechnologies et Biomolécules » est organisée autour de 4 programmes de recherche principaux.
Trois, parmi ces programmes s’appliquent à des parasitoses fortement endémiques ou à risque de réémergence en Tunisie (leishmanioses, toxoplasmose et paludisme). Ils s’inscrivent dans la continuité des recherches entreprises par le laboratoire durant les années 2011-2014 et concernent :

  • L’évaluation, l’analyse et la gestion des risques sanitaires
  • L’innovation diagnostique et tout particulièrement le développement d’outils issus de la Biotechnologie
  • L’étude des processus cellulaires activés en réponse à l’infection leishmanienne et la conception et l’évaluation de biomolécules à visée vaccinale

Un 4eme programme de recherche, plus récent, vise à mieux comprendre la transmission des parasites et l’expression clinique de certaines maladies par l’étude du microbiote. Ce programme concerne : l’écologie microbienne et la susceptibilité génétique aux infections

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